Le recyclage des vêtements est un vrai sujet. Très peu traité, il est malgré tout une vraie problématique. En effet, l’industrie textile est très polluante. Au fil de cette série d’articles, nous allons établir plusieurs constats. D’une part le poids de l’industrie textile sur l’environnement et par la suite les différentes solutions, pistes, qui s’offrent à nous !
Comme nous l’avons écrit plusieurs fois dans ce blog, l’industrie du textile a un grand impact sur l’environnement. Elle serait la troisième mondiale parmi les plus polluantes. Elle produit chaque année des milliards de tonnes de déchets textiles jetés dans la nature. La surconsommation de produits de mode nous pousse à toujours renouveler notre garde robe, à acheter plus et naturellement à jeter plus. Heureusement, il y a de plus en plus de prise de conscience chez les acheteurs qui explorent désormais des méthodes pour réparer, réutiliser et recycler leurs vêtements en fin de vie. On vous donne ici les raisons pour lesquelles il est vital pour l’environnement de se mettre au recyclage et à l’upcycling.
Un véritable désastre écologique
L’industrie textile est à l’origine de 2% des émissions de gaz à effet de serre soit environ 1,7 milliard de tonnes de CO2 par an aujourd’hui. En 2050, elle représentera un quart du budget carbone de la planète selon le programme des Nations unies pour l’environnement. Et les côtés néfastes de cette industrie ne s’arrêtent pas là. De la production avec l’utilisation de produits chimiques, d’ engrais, de pesticides ou colorants… à la distribution avec les produits sous traités en Asie qui parcourent la moitié du globe pour atterrir dans nos boutiques en Europe. Par exemple , un jean parcourt en moyenne 65 000 km du champ de coton au magasin de vente, soit 1,5 fois le tour de la planète. Elle pollue plus que le trafic aérien et maritime mondial réunis et elle fera plus de dégâts si le rythme de consommation actuelle continue.
L'industrie textile et pollution de l'environnement
Les déchets textiles, on en a parlé, c’est près de 4 millions de tonnes jetés chaque année en Europe. Ce qui est énorme. Autres faits intéressants, 100 milliards de tonnes de vêtements sont vendus sur le continent et seulement 20 % de ces vêtements sont recyclés et les 80% rejoignent les décharges ou sont incinérés. La majorité des vêtements que nous avons dans notre armoire ne sont pas portés. Pour autant, l’achat de nouveaux vêtements ne s’arrête jamais. Toujours plus de collections sorties par les marques et toujours plus de déchets textiles jetés dans la nature. Pour vous dire, une benne à vêtements est jetée chaque seconde dans le monde. Et cela a un fort impact sur notre environnement.
Le textile - troisième consommateur en eau au monde
C’est aussi cela l’industrie textile ; 3e secteur consommateur d’eau dans le monde, après la culture de blé et de riz. La culture du coton nécessite une importante quantité d’eau. Ainsi pour fabriquer un T-shirt en coton il faut environ 2720 litres d’eau douce. Et notons qu’il en faut 3 fois plus, soit 7500 litres d’eau, pour produire un jean. Je ne sais pas si vous parvenez à mesurer, mais ça représente près de 10 fois les 730 litres d’eau douce dont l’être humain à besoin pour vivre et 285 douches. Le textile c’est quand-même 20% de la pollution en eau dans le monde. Et la catastrophe va plus loin. Pour l’entretien et le lavage des vêtements après l’achat, c’est des millions de tonnes de résidus de produits chimiques et microfibres plastiques (l’équivalent de 50 milliards de bouteilles de plastiques) qui sont rejetés dans la nappe phréatique, les cours d’eau, rivières et océans.
Un tribu social, économique et humain
Le secteur du textile, c’est 75 millions de personnes employés à travers le monde. Il génère beaucoup d’argent c’est sûr mais inégalement réparti entre les différents acteurs. Dans de nombreux pays où les multinationales (par soucis de rentabilité) sous-traitent la production des vêtements, les conséquences sociales et humaines sont parfois terribles : exploitation des enfants, des femmes, salaires précaires et conditions de travail indécentes. Exposés à la toxicité des tissus, aux accidents dans les usines et au manque de protection, des centaines d’ouvriers perdent la vie. On se souvient tous du drame de Rana Plaza en 2013 avec plus de 1200 morts. Les femmes représentent 80 % des travailleurs au sein de l’industrie textile dans le monde. Avec un volume horaire journalier de 12 heures, elles gagnent environ 1,5 centimes par pièce. Soit 0,6% du prix du produit confectionné. Pour que vous puissiez visualiser ; pour un T-shirt vendu à 29€, l’ouvrière en Asie qui le fabrique gagne 18 centimes.
Toutes ces raisons font que de nombreux consommateurs prennent conscience de l’impact de cette pollution sur l’environnement. Ainsi plusieurs actions sont mises en place pour rendre l’industrie plus écologique et juste pour tous. C’est d’abord acheter mieux et moins. Dans notre article ci (prix juste à), nous vous parlions déjà de prix juste. C’est le prix qui garantit une juste rémunération des travailleurs et producteurs. Mais c’est aussi le prix qu’il faut pour un vêtement de qualité qui va rester dans votre vie pendant très longtemps. Et autre astuce, opter pour la seconde main. Beaucoup de solutions existent pour récupérer et réutiliser d’anciens vêtements comme les magasins de fripes, vinted et autres . Et il y a notre solution du jour ; la récupération et réparation des vêtements en fin de vie : l’upcycling. On vous explique tout ça dans notre prochain article.
Pourquoi nous ne proposons pas plus de collection ?
[…] une entreprise qui ait du sens, nous savons qu’à notre échelle nous participons à une industrie qui pollue et qui tue. On pourrait mettre nos plus belles œillères et se dire que après tout, nous on ne […]