L’industrie textile polluante – quelles alternatives pour réduire l’impact de la fast-fashion

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Alternatives à la Fast-fashion

Dans les deux précédents billets sur notre série d’articles sur la pollution de l’industrie textile, nous sommes revenues sur les conséquences environnementales, sociales et humaines de la mode jetable. Dans ce dernier numéro, nous allons vous montrer qu’il existe des solutions pour changer notre mode de consommation en vêtements pour réduire nos déchets textiles. Celles que nous présentons aujourd’hui sont les 4 R : Reduce, Repair, Re-use et Recycle (réduire, réparer, réutiliser et recycler). Des alternatives pour réduire l’impact de la Fast-Fashion

Le premier R - Réduire

L’un des plus grands problèmes liés à la fast-fashion est la frénésie dans la production par les marques et l’achat de vêtements. L’évolution de la mode a provoqué une surconsommation de produits textiles. On achète plus et plus vite. Il est urgent de réfléchir sur nos habitudes de consommation, car la planète ne peut plus payer le coût de notre consommation frénétique. Réduire s’adresse avant tout au consommateur. C’est pas pour vous mettre la pression, mais vous êtes les seul.e.s à pouvoir obliger les marques multinationales à ralentir et à repenser l’économie du secteur de la mode.

La fast-fashion c’est quand même 100 milliards de tonnes de vêtements produits chaque année, des collections qui sortent toutes les saisons voire mois, des tendances qui apparaissent et passent rapidement… Réduire ses achats, c’est freiner ce rythme effréné de production et de consommation de vêtement.

Un meilleur système économique plus durable et responsable pourrait être pensé avec :

Moins d’émissions de gaz à effet de serre et d’utilisation de ressources naturelles lors de la fabrication (des usines, ateliers) du transport (milliers de kilomètres pour livrer par avion ou camion..) et pour l’entretien des vêtements (lavages, séchages, repassages,…).

Moins de déchets textiles et de pollution de l’environnement (matières synthétiques non-biodégradables, engrais et produits chimiques, pollution des eaux dû à la teinture, …)

Un système plus égalitaire et juste pour les artisan.e.s de cette industrie.

  • Le tout pour mener vers une mode plus responsable. Une démarche dans laquelle s’est inscrit Peau-Ethique en limitant le nombre de collections par an et en produisant le moins de déchets avec les emballages, supports publicitaires et marketing physique, etc.

Deuxième R – Réparer

Autre solution pour réduire notre empreinte carbone : la réparation. Elle permet d’augmenter la durée de vie de nos vêtements pour ainsi les utiliser plus longtemps. Exercice parfois assez simple, elle permet de faire appel à votre créativité pour donner un second souffle à nos articles préférés qui se sont usés au fil du temps.

Trous dans les chaussettes, taches difficiles à enlever sur notre T-shirt, traces d’usures sur nos jeans,… la réparation peut presque tout sauver. Il suffit juste de se munir d’un kit de couture et de réfléchir à quels types de modifications et de correctifs à amener pour sauver nos vêtements et la planète. Plusieurs initiatives sont mises en place par des marques pour encourager cette pratique. Au Royaume-Uni, la plateforme The Seam permet à des particuliers de se mettre en relation avec des tailleurs locaux pour réparer, modifier et recoudre leurs vêtements. On retrouve aussi pleins de tutoriels et de vidéos DIY qui nous expliquent comment faire les réparations.

Dans une vidéo tutoriel, nous vous expliquions comment réparer le trou sur une chaussette Peau-Ethique en collaboration avec Les Réparables. Et après être passé sur les doigts d’expert de cette entreprise, les chaussettes sont redevenues quasi neuves. Cela est possible qu’avec des produits de qualité. Raison de plus d’acheter chez des marques éthiques et responsables qui vous proposent des articles faits à partir de tissus et matières fiables et durables.

Troisième R- Réutiliser

Pour éviter le gaspillage et réduire les déchets textiles, rien de mieux que de réutiliser, revendre ou échanger nos vêtements que nous ne portons plus. En gros, la mode seconde main. La réutilisation est une bonne solution pour lutter contre la surproduction et la surconsommation de produits de mode. Et c’est une des alternatives pour réduire impact Fast-Fashion.

Pourtant l’achat de vêtement d’occasion n’est pas du tout nouveau. On voit cette pratique depuis les années 1960 avec les friperie et les magasins d’Emmaüs. Elle s’est développée ces dernières années. Autrefois pratique courante chez les personnes (étudiant.e.s pour la plupart) qui cherchent à se procurer des vêtements à petits prix ou chez les adeptes du look vintage, cette tendance s’est peu à peu étendue avec l’aide d’internet. En 2009, 15% des français achetaient des produits de seconde main, aujourd’hui c’est près de 40%. Cela montre l’engouement pour ce type de consommation.

Selon une étude réalisée par l’institut de recherches GlobalData, le marché de la seconde main représente 21,2 milliards d’euros en 2018, et s’élèvera à 45 milliards d’euros en 2023. En 2028, elle dépassera le marché du luxe et de la fast-fashion.

Alors, comment ça marche ? Il existe de nombreuses plateformes et sites qui aident à acheter des articles d’occasion. Les plus connus sont Vinted, Vestiaire Collective, Vide dressing, et Ethic2hand. Ce sont des plateformes de mise en relation et de vente entre particuliers essentiellement.

Évidemment, au vue de ce succès, de nombreuses marques ont tenté de suivre la tendance. C’est le cas de la marque britannique Asos qui a créé en 2011 une zone marketplace sur son site pour permettre à des particuliers et petits créateurs de vendre sur la plateforme. De plus en plus de marques proposent sur le site une version second main (Ex avec Balzac Paris)

Et tout ceci résulte de la prise de conscience des consommateurs sur les menaces de l’industrie de la mode sur l’humain et l’environnement et de leur envie d’un système de consommation plus durable et responsable.

 

Quatrième et dernier R- Recycler ou Upcycler

Plus qu’une tendance, le recyclage est une réelle solution aux problèmes de gestion de déchets textile. Il permet grâce à une technologie particulière de transformer et récupérer les matières et fibres textiles afin de pouvoir les réutiliser. Le principe n’est pas très loin de celui de la réparation ou de la réutilisation. Là encore, l’objectif est d’augmenter la durée de vie des vêtements et tissus. Les vêtements jetés dans des bennes à vêtement sont récupérés puis transformés en matières servant dans la fabrication d’autres produits.

Mais parlons aussi d’une autre solution ; l’upcycling. Recyclage vers le haut en français, il consiste à transformer un produit en l’améliorant. Pour l’upcycling, pas besoin de retransformer les fibres. Il peut se faire en récupérant du tissu (chute ou perte d’anciennes collections) pour fabriquer de nouveaux vêtements. Peau-Ethique a par exemple utilisé ses chutes de tissus, reste d’une ancienne collection, pour en faire des brassières et des chouchous.

Cette façon de recycler est beaucoup plus écologique, car elle ne nécessite pas d’avoir recours à beaucoup ressources (eau, énergie, technologie…). Le résultat de ces transformations est parfois beau et original.

La mode seconde main pas toujours écologique

Les sites de seconde main, Vinted en particulier, sont vendus comme des solutions qui vont venir endiguer les conséquences écologiques de la surconsommation textile. Mais si on y regarde de plus près, on remarque les mêmes dynamiques que celles présentent sur les sites de fast-fashion.

Le danger est qu’on peut facilement rentrer dans un cycle où on consommerait autant qu’avec les autres marques tout en pensant lutter contre les conséquences de l’industrie textile en achetant sur une plateforme de seconde main.

Et comme on a l’impression de faire une bonne affaire chaque fois, on achète de manière compulsive. Les sites de seconde main jouent d’ailleurs le jeu des autres acteurs de la mode en utilisant les mêmes procédés marketing qu’eux ; notifications, recommandations sur les pages d’accueil d’articles en fonction de nos recherches antérieures, alerte réduction prix… tout y est pour nous inciter à consommer plus.

L’autre souci est que l’on retrouve le plus souvent sur ces applis des vêtements des marques de fast-fashion.

Attention, nous ne sommes pas en train de vous dissuader d’acheter seconde main. La mode circulaire reste bien évidemment une bonne solution pour contrer le système de la mode jetable et ses conséquences environnementales, sociales et humaines déplorables. Ce que nous voulons dire, c’est qu’il ne faut pas faire un transfert du problème de la surconsommation d’une plateforme à une autre. Il est vrai qu’il est tellement devenu facile de s’habiller à petit prix que nous serions tentés d’acheter autant et aussi fréquemment.

Rappelons alors que le but est de ralentir la cadence pour réduire la pollution de l’industrie textile. Assurons tous de faire des choix conscients de produits à acheter et de consommer moins et mieux.

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3 Responses

  1. Coulombel Christian

    Bonjour,
    Article pertinent : j’achète les boxers (homme)Peau-éthique depuis bien longtemps ; souvent je les abandonne chez Emmaus pour une autre vie car les élastiques de la taille sont fatigués (ou ceux des cuisses) mais le reste est impeccable ! Que puis-je faire, peut-être développer mes talents insoupçonnés de couturier mais je ne me sens pas très motivé !
    Quelle solution me proposez-vous ?
    Merci pour ce que vous êtes et faites,
    Très belle journée,
    Christian

    • Ludivine

      Bonjour Chrisitian,
      Pas de solution miracle, le lavage fini pas brûler les élastiques. On essaie de proposer un produit durable, mais on va y retravailler !
      Merci pour votre fidélité

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