La réalité de l’entrepreneuriat loin des levées de fond

Classé dans : Vie quotidienne | Commentaires: [ 10 ]

Je continue les articles entrepreneuriat de Peau-Ethique, pas pour faire du CEO branding mais pour vous raconter un peu les coulisses de la marque. Exercice que je vais tâcher de tenir au moins une fois par mois. Maintenant que je sais que vous lisez les articles ça me motive à écrire des plus personnels.

Toujours zéro levée de fonds à des millions d’euros pour Peau-Ethique, alors que on a l’impression pour réussir sa vie d’entrepreneures nous sommes obligées de passer par cette étape. En réalité l’entrepreneuriat est un réel chemin de croix.

Attention disclamer ce n’est pas un article pour se plaindre, c’est un réel ressenti.

Evidemment depuis la création de Peau-Ethique nous sommes animées par un vrai projet, celui de proposer de la lingerie bio accessible, pour toute la famille. Mais est-ce que à ce jour c’est suffisant ?

femme entrepreneure gif

Entreprendre c’est difficile, essayer de changer les mentalités aussi.

On se pose beaucoup de questions, est-ce que l’on fait mal de ne pas ouvrir notre capital ? Est-ce qu’on ne devrait pas faire un prêt pour pouvoir développer plus. Mais voilà on arrive à mon problème principal. Vendre un produit qui on le sait est issu d’une industrie polluante. Rentrer dans une démarche capitaliste en poussant à l’achat. Attention on ne travaille pas pour la gloire, la gloire ne paye pas notre loyer. Et vraiment plus on avance et plus ces questions me taraudent.

Casser le mythe de patron riche

Que l’on soit claires avec vous on est pas riche, on ne l’a jamais été et surtout on a jamais fait ça pour l’être. En choisissant d’être une TPE (très petite entreprise) on fait le choix aussi d’une autonomie. Même si on ne serait pas contre quelques millier d’euros pour développer d’avantage nos produits. Mais qui dit développer plus dit produire plus et donc du coup créer plus de déchets. Car ne nous mentons pas la filière recyclage est quasi inexistante en France. J’ai lu que pour Zara les invendus représentaient 10%. Je me suis posée la question pour nous et je crois que depuis 2004 nous avons fait uniquement don d’une centaine de pièces (pas mal pour une entreprise qui existe depuis 2004). Ce qui n’est pas grand chose au vu de la mode. Se pose la question de produire à la commande. Comme cela plus d’invendus. Mais ne crée-t-on pas une demande plus importante ? (Je pense peut-être ouvrir cette question plus à un article)

N’hésitez pas à nous dire si vous souhaitez que l’on parle d’un sujet particulier !

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10 Responses

  1. Reibel M

    Bonjour les filles ,
    Il est vrai que la période est mal choisie et ce depuis quelques décennies , ne pas compter sur l’aide de cet état oligarque qui se fout totalement de ses citoyens , simplement compter sur votre courage et votre savoir et je pense que vous en êtes bien « armées si j’ose m’exprimer ainsi ,
    j’ai utilisé vos produits , j’en suis enthousiasmé , la qualité est importante . la longue durée en est issue.
    Merci à vous , continuez sur votre lancée , le meilleur est à venir…

    Simplement , si je puis me permettre une recommandation , étant apolitique , est de voter utilement lors de la prochaine élection , afin que notre peuple puisse retrouver ses racines et aussi sa liberté , il faut redonner l’envie et la possibilité
    à nos jeunes et moins jeunes , de se développer en toutes matières…..

    Courage et prenez bien soin de vous .

    Vous êtes des battantes …..

    Bien à vous

    Michel Reibel.

  2. Tartiere Jean-Louis

    Bonjour
    Sincèrement, la réflexion sur votre façon d’entreprendre, votre méthode et votre gestion sont à tous points remarquables même si beaucoup de décisions ne doivent pas être évidentes à prendre.
    L’entrepreneuriat dans le monde que nous vivons n’est pas chose facile, pour différentes raisons, et je trouve que les TPE comme la vôtre sont une véritable bouffée d’oxygène pour nous les consommateurs, et je regrette que vous, vous manquiez de cet oxygène……!
    Continuez dans cet esprit, si vous le pouvez.
    Je continuerai d’être un client fidèle si je le peux.
    Merci……..et bon courage, vous êtes sur la bonne voie, même si la pente est raide.

  3. Texier Nicole

    Bonjour,
    Vos interrogations sont très légitimes. Vos tarifs sont très abordables vu la qualité et le bien être apporté par vos produits. Je le répercute autour de moi mais cela reste limité.
    L’important c’est aussi et surtout de préserver votre avenir personnel et d’entrepreneures. Votre déontologie et votre jeunesse vont vous permettre d’avancer tout en prenant des risques mesurés.
    Avec tout mon soutien
    Nicole

  4. Isabelle L

    Merci pour ce que vous faites, je ne vous achète pas beaucoup de choses, mais régulièrement. J’ai fait connaissance avec la marque 1083, qui , comme vous tente de relocaliser la production de vêtements aussi durables que possible. Nous autres consommateurs avec des moyens, vous soutenons, mais ça ne suffit pas en effet. Car la concurrence avec d’autres produits plus « déloyaux » restera tant que l’Etat ne pose pas davantage de règles.
    Le chemin est étroit…vos choix sont les bons, j’en suis persuadée. Ouvrir le capital ? non, sûrement pas, c’est la perte de contrôle assurée à plus ou moins long terme (et donc la perte d’âme. La production sur commande ? Personnellement, je n’ai aucune urgence quand j’achète, si je dois attendre plusieurs semaines avant d’être livrée, cela ne me poserait pas de problème. Bonne suite de réflexions !
    On continue de vous soutenir.
    Isabelle

    • Ludivine

      Merci Isabelle,
      C’est vrai que la production à la demande changerait totalement notre mode de fonctionnement on va peut-être le tenter sur un seul produit pour voir si cela prend.
      Merci pour votre soutien, mais la marque 1083 a ouvert son capital pour pouvoir avancer et c’est un choix totalement compréhensible car à un moment avec des petits moyens on ne peut aller loin. En l’occurrence pour 1083 c’est vraiment super tout ce qu’ils arrivent à faire. Ce sont de réels exemples sur les bonnes pratiques pour une marque responsable

  5. Patrick F

    Bonjour Ludivine,

    Le client que je suis vous connait depuis peut-être votre première présence commerciale en région parisienne. J’adore votre nom !

    Vous dites : « N’hésitez pas à nous dire si vous souhaitez que l’on parle d’un sujet particulier ! » En ce cas, j’ai deux propositions.

    Je propose d’abord le sujet suivant : les médias, des experts parlent de plus en plus d’inflation et de pénuries. Je ne pense pas forcément à la conjoncture actuelle mais aux causes profondes. Votre activité est-elle impactée, le sera-t-elle ? Anticipez-vous quelque chose ? Mais peut-être ma proposition de sujet est-elle prématurée ?

    Ensuite, au sujet de l’entrepreneuriat, je constate que vous vous présentez comme une entreprise qui est soucieuse de sens. Je constate que des entreprises, pour anticiper les difficiles moments à venir, commencent à se concevoir comme la partie visible d’un écosystème de solidarité qu’elle souhaitent développer ou créer. Exemple : pour anticiper la diminution des échanges sur de longues distances, elles peuvent, à travers des articles sur leur blog, présenter les atouts d’une installation dans leur région : écologie, développement local, changement climatique, etc.

    Voilà. Merci pour votre attention.

    Patrick

    • Ludivine

      Bonjour Patrick,
      J’avais commencé un article sur « pourquoi nous allons augmenter nos prix », mais tant que je n’ai pas toutes les infos, je me le garde pour le mois prochain.
      Pour la partie 2 je pense en effet que la solidarité entre entreprises porteuses de sens est ce qui nous fera avancer.
      Et surtout merci pour votre fidélité !

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