Être une femme qui a ses règles dans le milieu du sport

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crédit photo: Peau-Ethique

Pour la journée internationale du sport féminin qui se déroule le 24 janvier, on a décidé d’interviewer 3 sportives afin qu’elles nous partagent leurs expériences et leurs avis sur ce qu’est être une femme qui a ses règles dans le milieu sportif. Un sujet délicat dont on parle peu, et qui pourtant impacte le quotidien des athlètes, dans la gestion des entraînements, les calculs de pic de performances et la préparation des grandes compétitions notamment. Pour cette occasion, nous avons eu le plaisir d’interviewer Lorette Charpy gymnaste, Carla Digonnet footballeuse, et Léa Saint-Romain handballeuse.

Crédit photos: peau-ethique

Combiner sport et règles, pas toujours évident !

Douleurs, appréhension, tabou…Il n’est pas toujours évident d’être une femme dans le milieu du sport. Pour Lorette qui fait de la gym depuis toute petite, l’arrivée de la puberté a été une période difficile à passer. « Il faut savoir accepter son nouveau corps, ce qui reste toujours un peu compliqué. »

On pourrait penser qu’il est forcément nécessaire d’adapter son entraînement si on a ses règles. Pourtant, Lorette et Carla nous ont affirmé qu’il était bien possible de très bien vivre le fait d’avoir ses règles et de devoir pratiquer une activité sportive. Cette période n’est pas toujours synonyme de désagrément physique. La seule chose qui va changer sera l’appréhension qu’il y ait un problème à ce moment-là. Pour les moins chanceuses comme Léa, il est difficile de combiner sport et règles douloureuses. Pour elle, certains mouvements deviennent compliqués à réaliser, ce qui impacte ses performances. C’est surtout l’appréhension de se blesser qui la stress beaucoup durant cette période. « Au niveau des performances je remarque des changements. Déjà je me sens lourde. J’ai mal au dos donc je suis bloqué pour pas mal de mouvements. J’ai surtout peur de me blesser car je me suis déjà blessé et je me suis rendu compte que les périodes où c’est arrivé sont les périodes où j’avais mes règles donc j’appréhende plus que quand j’étais plus jeune. » nous confie-t-elle.

Comme beaucoup de sportives, la seule solution qu’elle a trouvé pour mieux gérer son cycle et ses entraînements est de prendre la pilule contraceptive. En effet, beaucoup sont dans ce cas et utilisent ce moyen pour couper les règles durant les compétitions.

Les règles dans le milieu sportif, un tabou ?

 

 

Avoir ses règles dans le milieu du sport peut être considéré comme un sujet délicat, voire même tabou. En effet, les filles qui nous ont parlé de leurs expériences ont souvent ce ressenti. Selon Carla, il est important de briser ce tabou : « on est toutes des femmes, on a les mêmes problèmes. Si on n’arrive pas à comprendre les problèmes des autres femmes, on n’arrive pas à comprendre nos propres problèmes. ». Léa quant à elle nous a expliqué que c’est surtout étant plus jeune qu’elle a eu ce ressenti. Elle n’osait pas en parler. Aujourd’hui, la discussion est beaucoup plus ouverte, et les coaches à l’écoute. Son conseil pour les jeunes filles qui sont dans la même situation est d’en parler ouvertement, de se rendre compte que c’est totalement normal et qu’elles ne seront pas jugées sur ça. Il est important qu’il y ait une véritable prise de conscience sur ce sujet. Que ce soit au niveau des coaches, mais aussi des joueuses. Certaines sous-estiment souvent l’influence de leurs règles sur leurs performances.

Une charge mentale importante

 

 

Ce qu’on retient de ces interviews, c’est que quoi qu’on dise, les règles sont une véritable charge mentale pour les femmes, qu’on soit sportive, ou non. L’appréhension, devoir prendre ses précautions et le stress d’avoir à porter une tenue trop claire sont des facteurs d’angoisse au quotidien. On a vite tendance à prendre en compte le regard des autres alors qu’on ne devrait pas. A ce sujet Léa nous a confié qu’avec ses co-équipières elles doivent systématiquement porter un sous short en dessous de leurs tenus pour éviter tout problèmes. Pour Carla, c’est également une source d’inquiétude : « avoir ses règles ça reste un stress. Quand je les ai et que je dois jouer je ne me sens pas très bien, surtout car on doit porter des shorts blancs et c’est compliqué. »

De notre côté, depuis le lancement de notre culotte menstruelle, en plus de s’engager pour la lutte contre l’endométriose, nous souhaitons démocratiser cette protection hygiénique afin que même les sportives puissent l’utiliser pour pratiquer leurs activités physiques en toute sérénité. Un challenge qu’on s’est lancé et qu’on espère concrétiser ! 

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